Urbanîle, l’île est une ville

Croisée Poésie​

20 Août 2016
Librairie Présence Kréyol
Fort-de-France, Martinique

L'éclaireur

Jean-Marc Rosiers
Poète

Le maître
de cérémonie

Gérald Désert
Professeur en étude hispanophone

Le batelier

Joël Larcher
Libraire

Liminaire

J’appelle « urbanîle » toute île au Monde en prise avec la Ville, emprise [1] par la Ville.
La forme toute féminine de ce néologisme s’articule à travers l’Histoire en une trinité de sens. ‟Urbanîle” désigne en premier lieu « toute île (îlet, îlot, île-pays, île-nation, île état-nation, îles-archipel, île-continent), toute île donc, urbanisée [2] (en ce qu’elle réunit tous les caractères d’une ville), urbaine [3] (en ce qu’elle s’oppose au rural, concrétisant par là même toutes les expériences de la ville), toute île disais-je, habituée [4], habitée, en rupture de Nature, surdéterminée, administrée à l’endroit intérieur et extérieur par une métropole  » ; en second lieu « toute ville insulaire généralisée, toute ville globale, générique, dont la forme coïncide avec celle de l’île (île-ville, ville-île) ; et en troisième lieu, « toute ville insulaire généralisée, toute île urbanisée, urbaine, imaginée ou de réalité, dont le mouvement chaotique, la dynamique administrative apparaissent insécuritaires, déshumanisant à tout-va, courant à toutes les catastrophes ».

[1] De l’ancien français Emprendre. Terme d’Administration. Action de prendre des terrains par expropriation. Par extension, il signifie : ‟Envahissement, mainmise”. Figurément, il signifie Domination exercée par une personne sur une ou plusieurs autres et qui a pour résultat qu’elle s’empare de son esprit ou de sa volonté. 
[2] Qui a été aménagé en agglomération ou en zone urbaine, qui a les caractères d’une ville.
[3] Par opposition à rural : De la ville; qui est relatif, qui appartient à la ville, aux villes.
[4] Au XVIIIe siècle, en l’île de la Martinique, « le maître de l’habitation [l’Habitation est l’unité d’exploitation orientée vers une production destinée à l’exportation et recourant, pour une part croissant avec le temps, au travail d’esclaves africains.], l’habitant, s’est habitué sur sa terre ; il y fait sa résidence habituelle. » in Jacques Petitjean Roget, La Société d’habitation à la Martinique – Un demi-siècle de formation, 1635-1685, tome 1, p. 5.

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